vendredi 30 mars 2012

Les vagabondages printaniers.


                          "Les jardins de Colette"   Jeu ludique et créatif sur le thème de la nature .
Jardinière de beauté, d'abondance et de fabuleux ,Colette nous invite à voyager dans nos jardins intérieurs .


Textes écrits par les participants aux ateliers d'écriture qui se sont déroulés le premier trimestre de l'année 2012.
Au sortir de l'hiver nous avons accueilli le printemps avec des textes sur ce thème.Nous avons pour cela joué avec des symboles, des archétypes, des métaphores.

                    http://jardinscolette.jimdo.com/

                                  LES JARDINS DE Colette  
                          Le ventre des bois
 


Après le repas avec mes cousins, nous partions à travers champs, cheveux au vent et l’esprit libre. Notre chemin nous conduisit ce jour au creux d’un bois. Essoufflés, assoiffées, nous nous blottîmes chacun dans un des creux d’un chêne majestueux et centenaire qui semblait nous attendre. La fraîcheur de la mousse n’avait d’égale que sa douleur. Progressivement, nos cœurs ralentissaient, nos respirations s’apaisaient. Un monde que nous n’avions pas perçu de premier abord émergea. Ce fut en premier lieu les rayons les plus courageux de la lumières du soleil qui perçaient le feuillage des arbres pour venir nous caresser le visage. Puis, ce furent les chants des oiseaux, tels un orchestre symphonique jouant leur partition, qui nous parvinrent lointains d’abord puis très distinctement. Attendaient-ils une réponse de notre part ? Je me le suis demandé. Ils discutaient entre eux, volubiles, sérieux dans leurs propos sans aucun doute. Du sol remontait les bruits de ses habitants. Craquements de feuilles, crissements et glissements en tous genres. Je soulevai délicatement avec un petit bâton le tapis de feuilles en cours de transformation. Des petites organismes remuants s’affairaient dans la terre noire, d’autres profitait de la liberté que je leur offrais pour voleter.  De ce moment, je sus qu’une ville souterraine, une société organisée existait, parallèle à la notre. Avait-elle conscience de notre existence ? La question reste entière. Cette vie avait son odeur, celle que j’appelle encore l’odeur du ventre du bois. Je ne sais toujours pas aujourd’hui si je la trouve agréable ou désagréable, subtile oui, complexe certes, j’oscille à la comparer à celle aigre douce du moisi et celle des champignons. Parfois, elle me soulève le cœur, à d’autres moments elle m’attire, à l’image de cette enfance que je retrouve aux détours des émotions qui me gagnent lors de promenades dans les bois.
            Martine  mars 2012

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